L’IGN est en charge pour la France, ses départements et ses territoires d’Outre-Mer, de la maintenance, de la gestion et de la pérennisation des infrastructures géodésiques, qu’il s’agisse des réseaux matérialisés de repères géodésiques ou de nivellement ou des réseaux GNSS. Ce sont ces derniers qui constituent, aujourd’hui, le réseau de référence géodésique et ils définissent donc les systèmes de coordonnées légaux. A Mayotte, celui-ci s’appelle RGM04.
En Janvier 2019, ce réseau GNSS permanent est constitué, à Mayotte, de 6 stations dont 4 sont officiellement intégrées au Réseau GNSS Permanent national (le RGP).
La station de MAYG (http://rgp.ign.fr/STATIONS/#MAYG), installée dès 2013 à Dzaoudzi, est notamment opérée conjointement par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et l’IGN, via le réseau REGINA. Elle est également colocalisée avec un marégraphe, et à ce titre, est intégrée au réseau SONEL (Système d’Observation du Niveau des Eaux Littorales).
Les stations de BDRL (Bandrélé) et GAMO (Mtsangamouji) appartiennent à la société EXAGONE qui les opère via son réseau TERIA (https://www.reseau-teria.com/), principalement dédié à la fourniture d’un service de positionnement centimétrique en temps réel via 3G ou satellite.
Le réseau Lel@, opéré par la société réunionnaise Précision Topo (http://precision-topo.com/) est également dédié à la fourniture de coordonnées en temps réel, notamment pour une clientèle de géomètres, entreprises de construction ou de travaux publics. Il est constitué de 3 stations : KAWE (Kawéni), MTSA (Mtsangamouji) et PORO (Poroani).
L’UMR LACy (Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones), sous tutelle de l’Université de la Réunion, du CNRS et de Météo-France, a lancé un projet d’installation GNSS permanentes dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien (https://lacy.univ-reunion.fr/). Ces stations sont initialement destinées à l’étude des variations spatio-temporelles des détails troposphériques, mais permettent également d’étudier les déplacements de stations plus éloignées de Mayotte, comme sur les sites d’ALBR (Aldabra, Seychelles) ou DSUA (Diego Suarez, Madagscar). L’équipe du LACy possède une grande expérience des installations GNSS en zones isolées.
Le Service Hydrographique et Océanique de la Marine (SHOM), quant à lui, est en charge de la maintenance du marégraphe de Dzaoudzi, colocalisé avec la station GNSS MAYG, et permettant donc d’y estimer les variations absolues du niveau de la mer.
Le département Géosciences de l’École Normale Supérieure (http://www.geosciences.ens.fr/) exploite les déplacements issues de différents centres d’analyse (IGN, Université du Nevada) et a communiqué dès octobre 2017 sur l’intérêt des données GNSS pour la compréhension de la crise tellurique de Mayotte et en particulier sur sa possible origine volcanique.
L’Institut de Physique du Globe de Strasbourg (http://ipgs.unistra.fr/) est en charge, via le projet SISMAYOTTE, de l’installation sur l’île de Mayotte de trois nouvelles stations sismologique dès Février 2019. L’une d’entre elles au moins sera destinée à être permanente et sera colocalisée avec un nouveau récepteur GNSS permanent.
L’Observatoire Volcanique du Piton de la Fournaise, dépendant de l’Institut de Physique du Globe de Paris (http://www.ipgp.fr/fr/ovpf/observatoire-volcanologique-piton-de-fournaise), prend quant à lui en charge l’installation d’une nouvelle station GNSS permanente et d’une nouvelle station sismologique sur les îles Glorieuses. Il s’agit là d’un territoire français assimilé aux TAAF qui est stratégiquement situé car il est, après Mayotte, la terre émergée la plus proche de l’épicentre moyen de la crise tellurique ( environ 200 km au Nord-Est).